Tout d'abord un constat : la stratégie de faire des européennes, en plus d'une élection qui nous tient à coeur par son importance pour la construction de l'Europe, une élection sanction à la politique de Nicolas Sarkozy a échoué.
On entend maintenant énormément de voix dans la presse et dans le monde politique pour affirmer que l'antisarkozysme est rejeté par les Français et que c'est une stratégie vouée à l'échec et limite à la ringardise. Ami opposant, résigne-toi et accepte la toute-puissance de ton Président qui sera donc reconduit en 2012.
Que nenni ! Ce qui n'a pas fonctionné c'est de faire comprendre aux Français l'importance que le Parlement Européen a pour leur vie de tous les jours. Donc que cette élection est à la limite plus importante que les élections législatives, surtout avec un parlement réduit à enregistrer les décisions et les diktats de l'hôte de l'Elysée.
Les Français n'ont pas compris, parce que nous ne l'avons pas assez martelé (les médias et autres partis non plus mais était-ce leur intérêt ?), quel levier cette élection européenne pouvait être pour influer sur la vie du pays. Ils n'ont pas compris en quoi il était important de voter contre la politique du gouvernement en élisant des députés appelés à légiférer si loin de Paris. Et important de voter pour un parti en mesure de réellement agir sans se perdre dans des luttes intestines.
François Bayrou est clairement identifié comme un des premiers opposants à la politique de Nicolas Sarkozy, le succès de son livre l'atteste. Il ne s'est pas autoproclamé comme on peut le lire ce matin 8 juin, il est choisi régulièrement par les Français lors de sondages effectués en ce sens.
Simplement les élections européennes ne sont pas perçues comme une élection importante pour la vie interne du pays ni comme ayant un rôle de contestation du pouvoir en place. La meilleure des preuves est que depuis 1979, cette élection a donné le meilleur score au parti gouvernant à quatre reprises...
Cette élection revêt aussi un caractère particulier puisqu'elle intervient après le Non du referendum de 2005 et le coup de force de Nicolas Sarkozy de faire entériner le même traité sans redemander son avis par les Français. Cela a convaincu beaucoup de s'abstenir de voter pour une institution qui se passe au final de leur avis.
La crise mondiale que nous subissons de plus en plus violemment au fil des mois a aussi contribué à cette forte abstention. 80% des jeunes n'ont pas voté. Les classes populaires se sont majoritairement abstenus de se déplacer pour une élection qui n'améliorera pas leur vie actuelle.
Inversement les fameux « bobos » si présents dans les grandes villes se sont déplacés majoritairement pour voter et l'ont fait avec pour préoccupation principale la situation de la planète. Intention louable ô combien ! Mais, malheureusement pour le MoDem, cette préoccupation était à leurs yeux portée par Europe Écologie, plus pour le nom et l'icône de mai 68 que par leur programme qui fut aussi peu défendu et exposé à l'opinion que les programmes des autres partis.
En résumé, les élections européennes ont ceci de particulier qu'elles sont déconnectées (à tort et ce sera tout l'enjeu pendant ces 5 années de le faire intégrer à nos concitoyens) de la vie politique interne et des enjeux nationaux. Un vote sanction est donc voué à l'échec comme nous l'avons vu.
Cela ne signifie aucunement que les Français rejettent par avance toute stratégie d'opposition à ce qui leur est de jour en jour plus insupportable. Au contraire d'ailleurs.
Il nous appartient donc de conserver ce rôle de vigie de la démocratie et de notre modèle de société si vanté par notre gouvernement officiellement mais si attaqué quotidiennement de façon larvé.
Mais plus important, il nous appartient de proposer un nouveau modèle de société aux Français. Un nouveau modèle économique pour supplanter le modèle néolibéral qui a montré son imposture de la plus terrible des manières et qu'on essaie de nous refourguer une nouvelle fois sous couvert de deux ou trois dépoussiérages et changement d'habillage.
Il nous appartient de redonner au Français un rêve. Une espérance qu'ils ont perdu depuis si longtemps. Si nous réussissons, rien ne pourra empêcher notre victoire en 2012. Parce qu'on ne peut pas attaquer un rêve sans le payer très cher.
Ce travail, nous devons le mener avec l'ensemble des militants et le porter avec une équipe représentative du MoDem élargie afin de montrer notre force et notre unité, rassemblée autour et avec François Bayrou et Marielle de Sarnez.
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