mardi 16 février 2010

Le gouvernement a-t-il peur de la jeunesse ?

En ces jours où le scandale des gardes à vues inutiles et imposées pour des raison de chiffres et de statistiques (plus un commissariat effectue de gardes à vue et plus il est susceptible d'obtenir des crédits de fonctionnement), où chaque jour apporte son affaire de brutalités policières, je vais parler de ce qui nous est arrivé à mon fils et moi-même.
Il y a environ 2 semaines, un dimanche vers 11h30, nous avons emprunté le métro pour nous rendre chez des amis. La station de métro était Alésia, dans le 14e arrondissement qui ne peut être taxée de station à risque.
Au moment de passer le portillon, j'ai été séparé 30 secondes de mon fils. C'est à ce moment là que je les ai vu : une dizaine de policiers vêtus de leur treillis bleu qui les fait se confondre avec des vigiles de sécurité. Mon fils a 17 ans passé et il n'a rien dans l'allure qui peut le faire passer pour un délinquant.
Quand je les ai vu, j'ai su qu'ils allaient l'arrêter. Un jeune tout seul, c'est limite de la provocation... Cela n'a pas raté. Ils n'avaient pas prévu que je leur tomberai dessus, dix secondes plus tard, furieux et essayant de me rester calme. Je savais que si nous avions passé la barrière ensemble, jamais ils ne nous auraient arrêté.
Mais ce ne fut pas le cas et j'ai donc exigé d'être contrôlé au même titre que mon fils. Le policier en face de moi a essayé de garder son naturel et m'a fait découvrir ce que jamais je n'avais eu à subir en plus de 42 ans de vie, une palpation de sécurité avec sac à terre et vidage des poches. Il a bien contrôlé que je n'avais pas d'arme dans la bourse qui contient mes pièces de monnaie mais a malheureusement oublié de vérifier ce que j'avais dans mon sac. Apprentis terroristes, pensez au sac à dos ! Nous avons eu droit ensuite au contrôle de la pièce d'identité, compliqué par le fait que leur talkie-walkie ne fonctionnait pas et qu'ils durent utiliser un portable personnel...
la raison de ce contrôle ? Officiellement une demande du préfet à la suite d'une recrudescence des phénomènes de bandes organisées... ils ont du croire que mon fils était une bande à lui tout seul...
Je suis perplexe également sur le lieu choisi ainsi que de la date et l'heure... à 11h30 du matin et un dimanche, ils sont au dodos les méchants des bandes... Et surtout... pas à Alésia...
Opération de com ? Statistiques à faire ? Mon fils et moi quoiqu'il en soit avons contribué à remplir leur tableau. Je ne peux pas dire qu'ils s'en soit montré reconnaissants... ils devraient dire merci à chaque personne qu'ils contrôlent après tout.
Mais tout cela m'a laissé un goût amer. J'ai vécu mon premier contrôle ce jour là. Mon fils en est déjà à son deuxième. Un des ses amis y a droit systématiquement. Leur seul tort ? Ils sont jeunes. S'agît-il d'une consigne ? D'une équation inquiétante : jeune = danger ? Entrons nous dans une impunité policière où le faible doit plus craindre les forces de l'ordre que le délinquants qui reste dans ces zones de non-droit créés par la politique sécuritaire mis en place depuis 2002 ?
Ce genre de contrôle arbitraire ne me donne pas un sentiment de sécurité. C'est même l'inverse. Je pense que les parents expulsés du cinéma par les forces de l'ordre doivent ressentir la même chose ou ces jeunes tabassés devant chez eux et embarqués sans qu'on ne leur ai rien reproché. Tapage nocture = tabassage ? C'est la nouvelle norme ?

Il est peut-être temps de s'interroger sur les missions attribuées aux forces de l'ordre ainsi que sur les moyens qu'on leur donne. Les dix policiers de dimanche auraient par exemple été mieux employés là où la sécurité des riveraines est réellement en jeu. Mais c'est sûrement moins efficace sur un tableau de statistiques...

1 commentaire:

  1. Oui drole de matinée. Ils ont oublié le sac de mon père, mais ils m'ont pas loupé parcontre. Poche avant, poche arriere, poche de veste interieure et exterieure, et SURTOUT les petites poches microscopiques a peine assez grandes pour y mettre une punaise. C'est dangereu une punaise =O, et puis... c'est quand même plus meurtrié qu'une arme a feu dans un sac.

    J'ai aussi trouvé assez commique le policier embarrassé lorsque mon père s'est presenté a eux. Apparament c'est plus facil de faire une palpation a un jeune lorsqu'il est séparé de ses responsables legals.

    Effectivement j'ai des amis qui ont le malheur d'être de gwadeloupe et qui ont le droit à des palpations régulièrement. Il leur sufit de croiser des policiers en patrouille. L'un d'eux a même été mit en garde a vue... On ne sais toujours pas pourquoi.

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